Avec deux étapes, l’une arrivant au Ventoux, l’autre partant le lendemain de Bollène, le Vaucluse fait son grand retour dans la grande boucle. Présentation de l’événement par Christian Prudhomme, le directeur de l’épreuve.
Pour la 11e fois de son histoire (voir encadré ci-dessous), le Tour arrivera au Mont-Ventoux le mardi 22 juillet et pour la première fois, il repartira de Bollène le lendemain mercredi. « L’épopée, l’histoire d’amour entre le Tour de France et le Géant de Provence a débuté, il y a pile 74 ans, jour pour jour, le 22 juillet 1951 avec la victoire de Lucien Lazaridès via Malaucène et le versant Nord » précise Christian Prudhomme, le directeur de l’épreuve sportive classée dans le Top 3 mondial avec 190 pays qui relaient cet évènement. Cette 16e étape de 171,5Km verra la caravane quitter Montpellier après 10h, arriver dans le Gard vers 11h, passer devant la Réglisserie, puis par Bourdic, Uzès et Roquemaure. Les coureurs franchiront le Rhône pour arriver en Vaucluse vers 13h par Orange puis Châteauneuf-du-Pape, Courthézon, Aubignan, Bédoin, Le Chalet Reynayd, Le Col des Tempêtes (1829 mètres d’altitude), dernière mise en jambes avant les 1910 m du Ventoux.
« Un hommage aux sportifs, aux paysages, au patrimoine »
Christian Prudhomme, directeur du tour de France
19e ascension depuis 1951
Avec l’édition 2025 du Tour de France, ce sera la 19e fois (en comptant la double ascension de 2021) que les coureurs partiront à l’assaut du Ventoux et la 11e fois qu’il sera un site d’arrivée. Jusqu’à ce jour, le Ventoux a donc été gravi à 18 reprises par Malaucène au nord (en 1951 et 1972), par Sault à l’est (en 1974 et 2021), par Bédoin au sud (en 1952, 1955, 1958, 1965, 1967, 1970, 1987, 1994, 2000, 2002, 2009, 2013, 2016 et 2021).
« C’est un hommage aux sportifs, aux paysages, au patrimoine » ajoute le directeur du Tour. Une expo sur ‘Les Géants’ avec des photos en noir et blanc retrace cette aventure au sommet du Ventoux. En 1952, c’est Robic qui l’a emporté, en 55 Louison Bobet, en 58 Charly Gaul et en 1965 le populaire ‘Poupou’. En 1976, drame avec le britannique Tom Simpson qui n’a survécu ni à la canicule ni au dopage. Suivront ensuite comme vainqueurs Merckx (1970), Thèvenet (1972). Au XXe siècle, Pantani (2000), Virenque (2002), Contador (2009). On se souvient aussi en 2016 de Christopher Froome qui parcourt à pied les derniers mètres, son vélo ayant été accidenté. Enfin en 2021, double dose d’ascension de Ventoux, remportée par Wout Van Aert qui sera là dans un peu plus d’un mois sur les routes de Vaucluse avec les autres champions, évidemment Pogacar, Vingegaard, Evenepoel, Roglič, mais aussi les français Martinez, Gaudu, Vauquelin, Démare et le petit-fils de Raymond Poulidor, Mathieu Van der Pöel même s’il est de nationalité néerlandaise par son papa.
« Le Vaucluse est le lieu des grands rendez-vous sportifs. »
Dominique Santoni, présidente du Conseil départemental
A propos de ce Tour 2025, la présidente du Conseil départemental, Dominique Santoni, l’a martelé avec vigueur : « Décidément, le Vaucluse est le lieu des grands rendez-vous sportifs. En 2024, passage de la Flamme Olympique et deux champions de Sarrians vainqueurs de la Coupe du Monde de BMX. Et en 2025, deux étapes XXL de La Grande Boucle chez nous. Le Tour de France c’est une vitrine planétaire, le monde entier nous regarde, envie nos paysages, notre environnement, notre patrimoine. Le Conseil Départemental gère 2 000km d’itinéraires balisés, nous avons 160km de véloroutes. Mais le Tour incite aussi Madame et Monsieur Tout le monde à faire du vélo, même s’ils ne sont pas champions. A chacun son rythme. C’est une locomotive qui nous pousse à nous dépasser. »
Une première pour Bollène
Le maire de Bollène, Anthony Zilio, de son côté se félicite que pour la première fois depuis qu’existe le Tour (1903), sa ville de 15 000 habitants soit au départ de la 17e étape, avec 160,5 km jusqu’à Valence en passant par Suze-la-Rousse, Grignan et Dieulefit.


Christian Prudhomme précise « Comme le disait l’ancien champion auvergnat Raphaël Geminiani, mort à 99 ans l’été dernier, le Ventoux, ce n’est pas un col comme les autres. Il est d’une force, d’une beauté, d’une puissance folle. On le voit de loin. Certains coureurs, même en ont peur, ils se demandent s’ils vont arriver à l’atteindre. »
Il a aussi tenu à rendre également hommage aux gendarmes et aux pompiers qui sécurisent le parcours, surveillent le public pour qu’il ne mette pas en danger les coureurs en plein effort, sous un soleil de plomb, parfois avec de fortes rafales de mistral. « J’ai des sueurs froides quand je me remémore l’édition de 2009 : 9 véhicules sont arrivés en sens inverse des coureurs au Col des Abeilles, heureusement les pompiers les ont stoppés net, grâce à eux on a évité le pire ».
Enfin certains ont demandé à Christian Prudhomme si bientôt le Tour de France féminin pourrait lui aussi passer en Vaucluse. Il a promis d’en parler à son homologue chez les dames, Marion Rousse. Il est vrai qu’avec Dominique Santoni, une femme à la tête de l’exécutif vauclusien, une autre, Christelle Jablonski-Castanier à la vice-présidence mais aussi une française Pauline Ferrand-Prévot, à la fois championne du monde sur route et championne olympique de cross-country l’an dernier, le message devrait arriver rapidement aux oreilles de la directrice du Tour féminin…
Andrée.Brunetti