Alors que la réduction des déchets s’impose comme un défi environnemental majeur, les vauclusiens se distinguent par des pratiques déjà bien ancrées. Le dernier baromètre Suez Odoxa révèle une dynamique encourageante en Provence-Alpes-Côte d’Azur, malgré des fragilités persistantes dans l’engagement individuel.
Boire l’eau du robinet plutôt que de l’eau en bouteille, donner ses vêtements, acheter en circuit court ou encore limiter l’usage du plastique, en Vaucluse, ces gestes ne relèvent plus de l’exception. Selon le baromètre Suez-Odoxa, 66% des habitants du département estiment qu’il est facile de réduire ses déchets, chiffre qui constitue déjà un record régional. Plus de trois quarts des habitants du département déclarent adopter régulièrement des écogestes, signe d’une prise de conscience désormais bien installée.
Des gestes du quotidien devenus réflexes
Cette évolution s’inscrit dans un contexte plus large. En France, la production de déchets ménagers reste élevée avec près de 580 kg par habitant et par an, mais les comportements évoluent lentement, portés par une meilleure information et par l’action des collectivités locales.
Une région globalement satisfaite de la gestion des déchets
À l’échelle de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, le constat est globalement positif. Près de 8 habitants sur 10 jugent la collecte des déchets efficace dans leur commune et deux tiers se disent satisfaits de la propreté de leur ville. Cette appréciation traduit le rôle central joué par les collectivités dans l’organisation du tri, la modernisation des déchèteries et la multiplication des points de collecte.
Un tri des déchets pas si simple
Pour autant, si le tri est désormais perçu comme un geste simple par 77% des habitants, car réduire la quantité de déchets produits reste plus complexe : seuls 60 % estiment y parvenir facilement. Une différence révélatrice d’un plafond de verre entre bonne volonté et changements plus profonds des modes de consommation. Certains flux de déchets continuent de poser problème.

Les déchets complexes, angle mort de la transition
Les biodéchets arrivent en tête des difficultés, suivis des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) et des équipements de la maison. Pourtant, la région affiche des progrès notables : plus d’un habitant sur deux déclare avoir déjà déposé un appareil électrique usagé en déchèterie, en magasin ou via une collecte solidaire. Les DEEE, riches en métaux rares mais aussi en substances polluantes, nécessitent des filières spécifiques encore mal identifiées par le grand public. D’où un besoin accru de pédagogie, alors que plus d’un tiers des habitants de la région reconnaissent ne pas maîtriser pleinement les consignes de tri.
Un engagement qui s’effrite, mais qui résiste mieux qu’ailleurs
Si les écogestes se maintiennent, l’engagement individuel recule légèrement en région Sud, à l’image du reste du pays. Seuls 36% des habitants estiment que leur entourage cherche réellement à limiter ses déchets. Néanmoins, certaines pratiques progressent, comme la revente de seconde main, tandis que le tri des biodéchets se stabilise, là où il recule dans d’autres régions. Les freins sont connus : manque de temps, complexité des consignes, difficulté à renoncer à certains conforts. Autant d’obstacles qui appellent des réponses concrètes et adaptées aux réalités locales.
Consolider les acquis et raviver l’élan
Le Vaucluse et, plus largement, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur disposent d’atouts solides pour réussir la transition vers une réduction durable des déchets. Les habitudes sont là, la confiance envers les services publics demeure élevée, et les citoyens se montrent majoritairement réceptifs. Reste désormais à transformer ces pratiques installées en un engagement plus profond et collectif. Car au-delà du tri, c’est bien la réduction à la source qui constitue le prochain cap, celui d’une sobriété choisie plutôt que subie.
Source : Suez-Odoxa ici.
Mireille Hurlin
























































