Parcourir les plus de 3 000 kilomètres du Tour de France sans avoir recours à des produits dopants ? Il n’y a pas si longtemps, c’était apparemment impensable pour la plupart des participants à la Grande Boucle. Si l’on se penche sur les données concernant les coureurs du Tour de la fin des années 1990 (entre 1998 et 2000), il s’avère que plus de la moitié d’entre eux ont été épinglés pour dopage au moins une fois au cours de leur carrière.
Après le scandale de l’affaire Festina en 1998 et la création de l’Agence mondiale antidopage l’année suivante, des progrès ont été réalisés en matière de réglementation et de contrôle, tandis que les sanctions prises ont exercé un effet dissuasif. Bien que des affaires continuent d’émailler le cyclisme, la proportion de participants au Tour de France convaincus pour dopage a constamment diminué au cours des deux dernières décennies. Comme le montre notre infographie, ce taux est actuellement inférieur à 10 % depuis 2018 – un chiffre pouvant encore naturellement évoluer au gré des contrôles, aveux et enquêtes à venir, alors que la possibilité d’éventuels cas de dopage avec de nouvelles substances non détectées n’est malheureusement pas à exclure.
Si le nombre de cas confirmés de recours aux produits dopants chez les participants ne cesse globalement de diminuer ces vingt dernières années, la proportion de tricheurs reste néanmoins élevée parmi ceux arrivés en tête de la Grande Boucle. Une statistique permet de mesurer l’ampleur du fléau : de 1998 à ce jour, plus de la moitié des coureurs du top 10 au classement final ont été impliqués dans des affaires de dopage, et sur le podium, ce ratio grimpe à environ deux sur trois. Des chiffres qui illustrent que l’appât du gain lors des grandes compétitions reste l’une des principales motivations à la prise de produits dopants.
De Tristan Gaudiaut pour Statista