La Journée mondiale de l’environnement est célébrée tous les 5 juin par les Nations unies pour encourager l’action internationale en faveur de la protection de l’environnement. Cette année, la thématique de l’événement porte sur la lutte contre la pollution plastique. Les microplastiques, définis comme des particules de plastique mesurant moins de 5 millimètres de diamètre, s’infiltrent et s’accumulent à un rythme alarmant dans notre environnement depuis déjà plusieurs décennies. Plusieurs études scientifiques publiées cette année viennent confirmer l’ampleur de la pollution plastique, qui touche aussi bien les cours d’eau et les sols, que le corps humain.
La mission « Tara Microplastiques » a coordonné en 2019 une campagne de grande envergure sur neuf grands fleuves européens (dont la Garonne, la Loire, le Rhône, le Rhin et la Seine), prélevant et analysant quelque 2 700 échantillons d’eau. Les résultats de cette étude, publiés en début d’année dans la revue « Environmental Science and Pollution Research », révèlent un niveau de pollution conséquent, soit en moyenne trois particules de microplastique par mètre cube d’eau dans les fleuves étudiés. En prenant en compte le débit des cours d’eau, cela équivaut à un total de 3 000 particules plastiques charriées par seconde dans le Rhône (vers Valence), et autour de 900 particules par seconde dans la Seine.
Les sols français sont également largement contaminés par les microplastiques, comme le dévoilent les données du projet MICROSOF, publiées en avril 2025 par l’Agence de la transition écologique (ADEME). Environ les trois quarts (76 %) des sols issus de diverses zones – forêts, prairies, grandes cultures, vignes, vergers – analysés entre 2020 et 2022 présentent des traces de microplastiques. Ces particules, provenant notamment des fertilisants, ont été trouvées en moyenne à hauteur de 15 particules par kilogramme de sol sec.
Enfin, le corps humain n’est malheureusement pas épargné. Une étude publiée dans la revue Nature Medicine en mars 2025 révèle que les microplastiques et les nanoplastiques (dont la taille est inférieure à un millième de millimètre) s’accumulent dans le cerveau humain à des niveaux « alarmants », bien plus importants que les niveaux d’accumulation déjà mesurés dans le foie et les reins. Des chercheurs ont examiné les cerveaux de plusieurs dizaines de patients décédés en 2024 et y ont trouvé en moyenne cinq milligrammes de plastique par gramme de tissus. Cela revient à sept grammes de plastique dans un cerveau d’un poids moyen de 1,3 kg (0,5 % de sa masse totale). En outre, ces concentrations sont significativement plus élevées que celles mesurées dans des échantillons de tissus cérébraux prélevés en 2016. Les cerveaux des individus atteints de démence présentent également des concentrations significativement plus importantes que ceux des individus sains.
De Tristan Gaudiaut pour Statista