Subtil, sincère, aux limites du réel et du fantastique, ce conte romantique pour deux solitudes vous tient par le coeur. Avec, d’un côté une femme médecin dans un service de soins palliatifs qui a un don, accompagner les morts, ceux qui viennent de passer dans l’autre monde, interprétée par la québécoise Magalie Lépine-Blondiau. Et de l’autre, Jonathan Cohen, souvent étiqueté « humoriste » qui, cette fois, joue la carte du tendre et ignore qu’il ne fait plus partie des vivants.
Ce film d’Alice Vial, dont le 3e personnage est la partition du compositeur Olivier Marguerit, débute par un emprunt au saxophoniste mélancolique John Coltrane et s’ouvre sur une chambre d’hôpital avec un malade en stade terminal. L’amour à mort. « Celui-là il a les plaquettes dans les chaussettes. » Mais l’humour et la dérision subliment la réalité avec des phrases comme : « Le cul on s’en fout, pas la tendresse » ou « On va pas laisser mourir les gens en visio, non ? »
Les échanges sont surréels : « Tu as couché avec mon âme alors? », demande Jonathan Cohen. « Tu es encore dans ton corps et Je peux t’aider à mourir », répond Magalie Lépine-Blondeau. De ce kaléidoscope qui slalome entre fantastique et sentiments, nait une alchimie, une réalité décalée, un dédoublement.
Les deux acteurs et la réalisatrice ont évoqué leur complicité, leurs affinités artistiques, leur travail, leur réflexion en amont du tournage. Ils ont décortiqué les dialogues, approfondi leur jeu, leur personnage. La comédienne a passé du temps dans un service de soins palliatifs, en vrai. « Rares sont les films qui proposent un côté aussi rassurant, un tel amour de la vie, une telle magie », insiste Magalie Lépine- Blondeau. « Comme fantôme, comme mort-vivant, je me suis senti allégé, j’ai vu de la lumière au bout du tunnel avec cette passeuse d’âme. Mourir m’a redonné goût à la vie », ajoute Jonathan Cohen.

« C’est une rencontre rare entre deux solitudes, la médecin et le musicien qui se remettent en question, espèrent ne pas passer à côté de l’essentiel, leur vie. La spiritualité est bien là, l’empathie, le souffle, l’élan aussi », précise Alice Vial.
Au cours de la présentation en avant-première de la sortie le 17 décembre sur grand écran au Capitole du Pontet, le trio a insisté sur ce moment de partage émouvant avec le public, ce lien transgénérationnel entre parents, voire grands-parents, et enfants. Une forme de communion, de temps suspendu à quelques jours de Noël.
























































