Ce mercredi 22 octobre à La Coquillade, Samuel Marc, président de l’entreprise de revalorisation de fruits déclassés Fénix Évolution, a signé aux côtés de ses partenaires bancaires le prêt syndiqué permettant d’acheter une friche industrielle à Gargas pour lancer la production au début de l’année 2027.
Cela fait un peu plus de deux ans que ce projet de reprise d’une friche industrielle est dans les tuyaux. Et c’est avec le soutien, entres autres, de l’agence du développement, du tourisme et des territoires Vaucluse Provence Attractivité, du Département de Vaucluse, mais aussi de la communauté de communes Pays d’Apt Luberon (CCPAL) que Samuel Marc a pu mettre sur pied le projet de Fénix Évolution.
Ce mercredi, il a donné rendez-vous à ses partenaires bancaires, la Société Générale, LCL et le Crédit Agricole, dans le cadre somptueux de La Coquillade, pour signer le prêt syndiqué. Entre les banques, les investisseurs privés et publics, et les subventions, notamment via le plan France 2030, Samuel Marc a réussi a levé près de 18M€ pour son projet visant à réindustrialiser le département.
Une entreprise pour sauver les fruits rejetés
Celui qui est aussi coordinateur des régions PACA et Occitanie pour le club des Forces françaises de l’industrie a déjà un pied dans l’agroalimentaire puisqu’avant de fonder Fénix Évolution, il était à la tête d’une entreprise dans ce secteur, autour du sucre naturel des fruits.
« En France, 13% des fruits sont jetés en moyenne. Ça correspond à 300 000 tonnes de fruits par an en Région Sud. »
Samuel Marc
Avec Fénix Évolution, il souhaite donner une vie aux fruits rejetés, qu’ils soient trop petits ou tachés, non pas pour créer un produit fini mais pour élaborer des ingrédients permettant aux industriels français et européens de, eux, faire des produits finis. « Par exemple, dans un sirop, vous avez du concentré de fruits, vous avez des arômes, vous avez du sucre. Nous, nous allons fournir ces ingrédients-là », explique Samuel Marc.
Un marché en France qui dépend des importations
Cette implantation en Vaucluse n’est pas anodine. Premièrement, c’est le moyen de remettre au goût du jour le made in France dans un contexte où le pays dépend quasiment totalement des importations pour le type de produits que va créer Fénix Évolution. « L’enjeu, c’est d’arriver à produire en made in France au prix du marché européen et en étant local, donc en bénéficiant de l’image made in France et surtout, en faisant gagner en coup de transport », ajoute Samuel Marc.
De plus, l’usine est située à Gargas, qui représente l’emplacement idéal pour ce type d’entreprise, la filière fruit étant très présente et variée dans les alentours, avec les pommes à Sisteron, les poires, melons et pommes à Cavaillon, ou encore les pêches et les abricots à Saint-Martin-de-Crau. « Être à Gargas, c’est assez stratégique pour nous parce que, déjà en terme de communication, le Luberon, c’est vraiment porteur, développe le président de l’entreprise. On est pas très loin de Marseille, on est dans un carrefour, pour l’importation et l’exportation, c’est idéal. Et même si ça paraît rural et très très éloigné de tout, en fait c’est très proche de nos fournisseurs et de nos potentiels clients comme notre voisin Aptunion. »
Un projet industriel convaincant
Obtenir les financements afin de racheter la friche industrielle n’a pas été une mince affaire pour Samuel Marc qui a dû se montrer convaincant auprès des différents partenaires. « C’est très dur de financer des projets industriels en France qui ne sont pas des innovations de rupture (ndlr : concept qui vise à introduire une nouvelle catégorie de produits ou de services) », affirme-t-il.
« Il fallait montrer qu’on pouvait être compétitif. »
Samuel Marc
C’est donc en montrant les calculs et les ratios de production, et en montrant que l’entreprise gargassienne pouvait être compétitive que Samuel Marc a pu mobiliser tous ces acteurs financiers dans le but que le projet se réalise. « Ça a été très difficile, mais finalement, il y avait quand même l’envie d’y croire de la part de tout le monde », ajoute-t-il.
La prochaine étape
Maintenant que les financements sont là, le rachat de ce bâtiment de 11 000 m², situé à Gargas, va pouvoir se faire au début du mois de novembre. Les travaux démarreront par la suite et s’étaleront sur plus d’un an, et les machines permettant une dizaine de technologies différentes seront installées. C’est en janvier 2027 que la production devrait être lancée.
Pour ce faire, l’entreprise va passer par une phase de recrutement à partir de septembre prochain. « Au total, on sera 30 au début de l’année 2027, puis 90 après, conclut Samuel Marc. Réimplanter des usines, ça permet de faire vivre des friches industrielles qui sont abandonnées, mais ça permet aussi de créer de l’emploi. »























































