Dans son discours introductif, la Présidente de l’exécutif Dominique Santoni le martèle : « Le budget engage la parole du Département pour les Vauclusiens et nos 151 communes. Depuis plusieurs semaines (voire plusieurs mois…) l’instabilité nationale inquiète, un Etat sans budget, une dette qui atteint des niveaux historiques. Dans un pays qui doute, le Vaucluse doit rester un pilier de stabilité. Nous tenons la barre et nous ne réduisons pas la voilure. Nous maintenons le cap avec un budget sérieux, lisible, protecteur, efficace et de proximité. »
En gros, les recettes de fonctionnement progressent de 3% (+20,4M€) grâce aux DMTO (Droits de mutation à titre onéreux), donc à l’attractivité du Vaucluse. Les dépenses de gestion sont contenues à +1,3% et la dotation de l’Etat est ponctionnée de 4,2% (-7,2M€). En détails cela donne des dépenses de personnel inchangées (154,2M€), malgré la hausse automatique du SMIC, des dépenses d’aide sociale (+4,9%) et de l’aide à l’enfance (+5,2%). Elles sont contrebalancées par des dépenses d’insertion en chute de 7,2% passant de 102M€ en 2025 à 95M€ l’an prochain. Le SDIS (Service départemental d’incendie et de secours) bénéficie de 39M€ et garde son hélicoptère bombardier d’eau Morane pour lutter contre les feux de forêt, les collèges bénéficient de 10,3M€ (notamment pour la réhabilitation complète de Lou Vignares à Vedène et de Roumanille à Avignon), sans oublier Memento, le Pôle des Patrimoines qui sera inauguré en mai prochain à Agroparc. Quant l’annuité de la dette, elle est en repli de -5,4%.
Près de 65M€ sont dévolus à la voirie (11,5M€ pour la déviation d’Orange, 23,5M€ pour le Carrefour de Bonpas, 7,6M€ pour les véloroutes), 20M€ de contractualisation avec les petites communes, les villages et les EPCI (Etablissements publics de coopération intercommunale).
Contrairement aux foires d’empoigne auxquelles on assiste avec les parlementaires pour le budget de la France, dans le Vaucluse, débats à fleurets mouchetés même avec les oppositions. Sophie Rigaut (PS) parle d’un « acte fort, au profit des plus démunis. Le département jour sa carte de service public. » Le député RN Hervé de Lépineau regrette que « 80% des finances soient consacrés au fonctionnement du Conseil Départemental et seulement 20% aux investissements ce qui en fait un simple guichet social. » Mais il reconnaît que « le département fait tout ce qu’il peut au service des Vauclusiens, malgré un budget totalement contraint, une absence de marge de manœuvre. Les décisions du socle commun à Paris, provoquent un effet de ciseau », ce que niera le sénateur LR Jean-Baptiste Blanc. Le maire de Bollène, Anthony Zilio, issu de la gauche mais sans étiquette au département, salue « les 132,6M€ d’investissements prévus malgré la crise, le soutien à l’emploi, au développement économique, au BTP, à l’agriculture, à la viticulture et à l’irrigation. » Enfin, l’ancien député Jean-François Lovisolo a donné un coup de chapeau aux agents du Conseil Départemental : « On ne voit plus qu’eux sur nos territoires, à la rencontre des habitants. Ce n’est pas comme l’administration nationale, complètement déconnectée de la réalité du terrain, hors-sol. »
Finalement, au bout d’une heure et demi de présentation des 357 pages de cette délibération et des débats qui ont suivi dans l’hémicycle, le budget a été voté par 16 voix pour, 6 voix contre et 11 abstentions (et 1 absent).
























































