Le Département de Vaucluse lançait il y a deux ans un fond de soutien au cinéma et à l’image animée. Cette initiative, assez unique pour un département, a permis d’aider en 2025, cinq productions pour un montant total de 200 000 €. Les ambitions de la collectivité sont doubles : favoriser l’émergence et le développement d’une vraie filière économique et valoriser l’image du département au travers de ses patrimoines.
« Chaque euro dépensé par une collectivité pour un tournage génère 7,6 € de retombées pour le territoire (rémunérations, dépenses techniques, hébergements…) ». Rien que ce chiffre (calculé par la collectivité) peut justifier à lui seul le soutien à la filière de production audiovisuelle. Si aujourd’hui avec le développement des plateformes de streaming les besoins en production audiovisuelles sont décuplés, la compétition entre les territoires n’en demeure pas moins forte. Rien que dans la région Sud plusieurs infrastructures importantes se partagent le marché : les studios de la Victorine à Nice, Provence Studios à Martigues et la Belle de Mai à Marseille… Mais aucune dans le Vaucluse. Sans parler des équipements de la région Occitanie elle aussi très active, dont les récents studios de France Télévisions installées à Vendargues (Hérault).

Entre mai et septembre 2024, 10 nouvelles sociétés liées à l’audiovisuel ont vu le jour
En 2024, le Vaucluse a accueilli 45 tournages audiovisuel dont 3 films pour le cinéma, 4 TV films, 12 court-métrages et 1 documentaire. L’ensemble de ces productions représente 245 jours de tournage. Entre mai et septembre 2024, 10 nouvelles sociétés liées à l’audiovisuel ont vu le jour : studios d’animation, post-production, édition de jeux vidéo, créations audio-visuelles… Jusqu’alors le département comptait 3 studios d’animation : Duetto, Circus, La station.
Cette filière plus qu’émergente est également dotée de plusieurs écoles audiovisuelles de renom comme 3iS à Avignon, IMCA à Sorgues ou l’École des Nouvelles Images à Avignon. La présence sur le territoire de producteurs de cinéma ou de télévision comme Yves Rousset-Rouard ou Alex Berger n’est pas aussi sans jouer un certain rôle dans le développement de la filière vauclusienne.
200 000 € de subvention, voté par l’assemblée départementale, auront ainsi été distribués en 2025
En 2025, le guichet du département a reçu 13 demandes de soutien à la production. 5 ont été retenus(voir ci liste dans l’encadré) via une commission composée de professionnels du cinéma et de la télévision. 200 000 € de subvention, votés par l’assemblée départementale, auront ainsi été distribués en 2025. Ces budgets viennent en complément des aides pouvant déjà être apportées par la Région Sud ou encore le Grand Avignon. A noter également qu’une association, la Commission du Film Luberon Vaucluse, œuvre dans l’accueil et le développement des tournages sur le département. Elle dispose d’un solide carnet d’adresses pour faciliter le travail des producteurs : liste de techniciens, de sociétés proposant des moyens techniques, identification et référencement de lieux de tournage, aides aux obtentions d’autorisations…
Ces filières locales ou régionales de productions soutenues par les collectivités ne sont pas uniquement à comprendre comme des outils de développement économique, ce sont des opportunités uniques pour faire entendre une voix de la France qui ne soit plus issue d’un seul lieu. Comme un autre récit porté par ceux qui y habitent.
Les productions aidées en 2025 par le département de Vaucluse
Film d’animation Donjons et Chatons : Production : Watch Next. Fabrication en partie à Avignon = 50 000 €
Long-métrage Jean Valjean : Production : Radar Films. Scénario et réalisation : Eric Besnard. Tournage à Oppède, Ménerbes, Lagnes, Gargas, Saint-Saturnin = 35 000 €
Long-métrage Trompe-la-mort : Production : Rumble Fish. Réalisation : Rocco Labbe. Post-production à Avignon et effets numériques au studio d’animation Circus = 50 000 €
Documentaire Beaucastel : Production : Nolita Cinéma. Réalisation : Gabin Rivoire. Tournage au Château de Beaucastel à Châteauneuf-du-Pape = 15 000 €
Film d’animation L’Ours et l’ermite : Production : Tant mieux prod. Réalisation : Marine Blin. Studio Les Astronautes à Avignon = 50 000 €